En dépit des données scientifiques accumulées depuis des décennies, l’industrie et les pouvoirs publics s’obstinent à faire la promotion des 3 à 4 produits laitiers par jour pour prévenir les fractures et « être en bonne santé ».

Voici les raisons principales pour lesquelles, nous ne recommandons pas en Nutrithérapie 3 à 4 produits laitiers par jour :

Les protéines des produits laitiers

  • Les protéines du lait (caséine…) sont les allergènes alimentaires les plus incriminés dans les allergies alimentaires. Ces allergies peuvent favoriser : les pathologies auto-immunes, l’hyperactivité, l’autisme (passage de peptides opioïdes interférant avec les endorphines), les infections ORL peuvent être aussi favorisées par les allergies ;
  • génèrent chez certains des auto-anticorps associés au risque de diabète de type 1 ;
  • ont un rapport Arginine/Lysine faible qui potentialise l’absorption des graisses du repas ;
  • sont riches en Leucine, un acide aminé stimulant la voie pro-inflammatoire, accélératrice du vieillissement et pro-oncogène mTOR ;
  • stimulent la sécrétion d’IGF1, un autre accélérateur du vieillissement et promoteur de croissance tumorale.


Les graisses des produits laitiers

  • Les acides gras sont majoritairement saturés et trans, les deux types d’acides gras les plus délétères sur le surpoids, la santé cardiovasculaire, les risques allergiques et inflammatoires, Le lait ne contient des acides gras positifs : oméga 3 et CLA que chez des vaches qui broutent de l’herbe en extérieur.
  • Les graisses saturées forment des savons avec le calcium (et le magnésium) ce qui les entraîne dans les toilettes. Les graisses “se collent” au calcium et forment des savons inabsorbables.

Le lactose

  • L’intolérance au lactose concernerait de 10 à 30 % des populations européennes et américaines du nord, 75% en moyenne dans le monde. Si le lactose est mal digéré (par manque de Lactase), il peut être source de troubles digestifs ballonnements, des diarrhées, des douleurs abdominales, des crampes abdominales, des céphalées, des vomissements (surtout chez l’enfant), une constipation.
  • Mais si le lactose est digéré, le galactose s’accumule tout au long de la vie dans les tissus, en particulier le cristallin et dans les gaines des nerfs où le galactose est transformé en galactitol par l’aldose réductase. Le galactitol, très hygroscopique, attire l’eau, fait craquer les protéines du cristallin, ce qui entraîne une cataracte précoce et comprime les nerfs, ce qui donne des neuropathies périphériques. (évidemment, plus précoces chez les diabétiques, mais ce phénomène touche aussi les non diabétiques gros consommateurs de sucres rapides). Vous imaginez les dégâts d’une consommation de lait chez le diabétique !!! Les études montrent que la consommation de 100 ml de lait par jour ou plus multiplie par 3 le risque de cataracte chez les personnes âgées et par 6 chez les diabétiques. Ines Birlouez Aragon (http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/89/94/51/PDF/hal-00899451.pdf)
  • Le galactose à des doses correspondant à celles de 1 à 2 verres de lait chez les animaux de laboratoire : augmente le stress oxydatif et l’inflammation, a un effet immunodépresseur, altère la transcription des gènes, entraîne des phénomènes de neuro-dégénérescence précoce, provoque des troubles de la mémoire et un déclin cognitif, accélère le vieillissement, raccourcit la durée de vie. (1-4)

Produits laitiers et diabète

La présence d’anticorps anti-lactalbumine est associée à l’augmentation de la fréquence du diabète auto-immun de type I chez l’enfant. Dans la cohorte All Babies in Southeast Sweden de 657 enfants : –une durée d’allaitement de moins de 2 mois – un début précoce du biberon – une consommation élevée de produits laitiers à l’âge d’un an. Sont des facteurs de risque d’apparition d’auto-anticorps et de diabète de type 1.(8) Une étude cas-contrôle comprenant 760 enfants diagnostiqués avec un diabète de type 1 met en évidence que : – les enfants allaités moins de 5 mois par rapport à ceux qui le sont plus de 5 mois ont une augmentation du risque de 31% – les enfants qui ont été mis au biberon plus tôt présentent une augmentation du risque de 34%. (9)

Une découverte récente : le lait contient des micro ARN diabétogènes qui passent dans le sang.(5)


Produits laitiers et surpoids

Certains produits laitiers contenant du lactosérum tels que les yaourts et fromages frais ont la capacité de faire augmenter l’insuline (Index Insulinique)

Une insuline trop élevée favorise acné, surpoids, inflammation (et donc cancers, maladies cardiovasculaires,…) et diabète de type 2.

Un yaourt a par exemple un IG de 62 mais un II de 115 (plus que le pain blanc et équivalent à une barre chocolatée !). Ajouter du lait, même en quantité normale (un petit verre de 200ml) à un aliment, augmente aussi l’index insulinique (et non glycémique) de l’aliment ingéré.


Produits laitiers et cancer de la prostate

  • Les laitages augmentent le niveau de facteurs de croissance (IGF-1), tous composés soupçonnés de jouer un rôle important dans la cancérogénèse. Une méta-analyse sur 18 études montre que la consommation de produits laitiers élève le taux circulant du facteur de croissance tumoral IGF-1. (6)
  • Les laitages apportent des hormones et des facteurs de croissance ce qui expliquerait que les cancers qui leur sont associés (le cancer de la prostate) soient plus agressifs. Un des mécanismes par lequel la consommation de produits laitiers est un facteur majeur d’augmentation des risques de cancer de la prostate est la stimulation de mTOR.(7)(18)
  • Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’occidentalisation de l’alimentation japonaise a entraîné une multiplication par 20 de la consommation de produits laitiers – par 9 de viande – par 7 d’œufs. La mortalité due au cancer de la prostate a été dans la même période multipliée par 25.(10)
  • L’étude de 142 251 hommes dans la European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC) observe après 8,7 années de suivi 2727 cas de cancers de la prostate, dont 1131 localisés and 541 avancés. Pour chaque 35 g de produits laitiers consommés par jour en plus le risque de cancer de la prostate augmente de 32%. On ne note aucune corrélation avec le calcium d’autres sources que laitières.(11)
  • La méta-analyse la plus récente inclut 32 études et confirme l’augmentation des risques de cancer de la prostate avec la consommation augmentée de tous types de produits laitiers, mais pas avec le calcium non laitier.(12)

Produits laitiers et cancer du sein

Dans une étude américaine sur 1893 femmes diagnostiquées à un stade précoce de cancer invasif  et suivies sur une durée moyenne de 11,8 ans 349 femmes ont connu une récidive et 189 sont décédées du fait du cancer du sein. Celles qui ont consommé une demi-portion à moins d’une portion par jour de produit laitier entier ont présenté un risque plus élevé de 20% de mortalité par cancer du sein. Ce risque est augmenté de près de 49% lorsque les femmes ont consommé une portion par jour ou plus. (13)

Les quantités d’œstrogènes dans les produits laitiers peuvent être élevées (19)


Produits laitiers, inflammation, fracture du col, ostéoporose

  • Certains produits laitiers comme les fromages bloquent l’absorption du calcium du fait de la formation de savons insolubles entre le calcium et les acides gras saturés.
  • Le lait de vache contient plus de 6X plus de phosphore que le lait humain. Or, le phosphore entraîne une précipitation des sels calciques dans l’intestin et inhibe leur absorption.
  • La Suède détient le record mondial de consommation de lait et produits laitiers. Elle détient aussi le record mondial des fractures du col de fémur chez les femmes de plus de 50 ans, un des paradoxes rapportés par Thierry Souccar, directeur de LaNutrition.fr dès 2004 dans Santé, mensonges et propagande, et développés dans « Lait, mensonges et Propagande ».
  • Dans toute l’Asie, on boit moins de lait de vache et il y a moins d’ostéoporose !!! Pour avoir de bons os, le mieux c’est l’exercice physique suivi d’un apport journalier de calcium ASSIMILABLE, vit D, vit K, Mg, …
  • Il n’y a aucune preuve pour soutenir que le lait animal est la meilleure source de calcium. L’assimilation du calcium laitier par notre organisme atteint un taux record de 30 à 35 %. L’assimilation du calcium végétal est nettement supérieure, le double, pouvant atteindre 70% pour les végétaux fortement consommés frais ou cuits à la vapeur. On peut parfaitement consommer du calcium sans trop de produits laitiers avec des sardines, des amandes, du persil frais, des olives vertes, lait de soja enrichi en calcium, eau minérale, algues, crevettes, noix, noisettes, figues sèches.
  • Dans la revue mondiale de référence en nutrition, American Journal of Clinical Nutrition, Hegsted conteste, dès 2001, l’évidence scientifique de la réduction des fractures par des apports élevés en calcium et rappelle que l’ostéoporose est une pathologie des pays occidentaux et que les pays qui ont les fréquences les plus basses d’ostéoporose ont des apports et en produits laitiers et en calcium faibles. (16)

De nombreuses études ont sorti des chiffres positifs sur les effets de la consommation de produits laitiers sur l’ostéoporose, les risques cardiovasculaires, le diabète et même la mortalité. Mais étant donné la découverte que beaucoup de ces études ont été pour la plupart financées par les lobbys du lait, on en vient de plus en plus à les mettre en doute.

Des études récentes trouvent les résultats contraires. Dans deux cohortes suédoises, l’une comprenant 61 43 femmes suivies pendant plus de 20 ans de 39 à 74 ans et une autre 45 339 hommes de 45 à 79 ans suivis pendant plus de 11 ans la consommation de 3 ou plus verres de lait par jour comparée à un seul :

  • est associée, chez les femmes à une augmentation du risque de toute fracture de 16% et de fracture du col du fémur de 60% ;
  • n’est pas associée aux risques de fracture chez les hommes ;
  • est associée à une augmentation de la mortalité de toutes causes chez les femmes et de la mortalité cardiovasculaire chez les hommes.

Par contre cette étude trouve seulement chez les femmes une association entre la consommation d’une portion de produits laitiers fermentés et une réduction et du risque de fractures et de la mortalité de 10 à 15% par portion.

Les auteurs constatent par ailleurs dans deux sous-groupes testés dans chaque cohorte que la consommation de produits laitiers s’accompagne de l’élévation de marqueurs inflammatoires : IL6 dans le sang et isoprostanes dans les urines.(14)


Produits laitiers, risques cardiovasculaires

De nombreuses études constatent une augmentation des risques cardiovasculaires, de certains cancers (en tête celui de la prostate) et de la mortalité de toutes causes chez les gros consommateurs de produits laitiers. Dès 1994, Segall met en avant que les études indiquent que la consommation de produits laitiers riches en lactose est associée avec une augmentation de la mortalité cardiovasculaire. (15)


Produits laitiers et acné

De nombreuses études établissent un lien entre la consommation de produits laitiers, la fréquence et la sévérité de l’acné, une relation qui est retrouvée plus tard entre acné et risque de cancer de la prostate. (17)

Quoi qu’il en soit, compte tenu des multiples preuves dont nous disposons depuis longtemps, qui sont publiées dans les plus grands journaux scientifiques et font consensus chez les chercheurs INDEPENDANTS, les pouvoirs publics devraient cesser d’inciter la population à surconsommer lait et laitages pour des bénéfices osseux inexistants et tenir désormais, un discours de bon sens (non, le lait n’empêche pas les fractures) et de modération : éviter les laitages quand on ne les tolère pas, sinon les consommer pour le plaisir, sans dépasser une à deux portions quotidiennes sous forme de fromage fermenté Bio (plus digeste car pauvre en lactose), et occasionnellement un yaourt bio riche en ferments vivants, un peu de beurre.

Sources et RÉFÉRENCES : 

  • 1. Song X et al, Advanced glycation in D-galactose induced mouse aging model, Mech Ageing Dev, 1999; 108 : 239-51
  • 2. Cui X et al. Chronic systemic D-galactose exposure induces memory loss, neurodegeneration, and oxidative damage in mice: protective effects of R-alpha-lipoic acid, J Neurosci Res, 2006; 83 : 1584-90
  • 3. Hao L et al, The influence of gender, age and treatment time on brain oxidative stress and memory impairment induced by d-galactose in mice, Neurosci Lett, 2014 ; 571C : 45-9
  • 4. Cui X et al. D-galactose-caused life shortening in Drosophila melanogaster and Musca domestica is associated with oxidative stress. Biogerontology, 2004; 5: 317-25
  • 5. Melnik BC et al, The Pathogenic Role of Persistent Milk Signaling in mTORC1- and Milk-MicroRNA-Driven Type 2 Diabetes Mellitus, Curr Diabetes Rev, 2015 Jan 13
  • 6. Qin LQ et al, Milk consumption and circulating insulin-like growth factor-I level: a systematic literature review, Int J Food Sci Nutr, 2009 ; 60 Suppl 7 : 330-40
  • 7. Bodo C Melnik et al, The impact of cow’s milk-mediated mTORC1-signaling in the initiation and progression of prostate cancer, Nutr Metab (Lond), 2012; 9: 74
  • 8. Wahlberg J et al, Dietary risk factors for the emergence of type 1 diabetes-related autoantibodies in 21/2 year-old Swedish children, Br J Nutr, 2006 ; 95 (3) : 603-8
  • 9. Rosenbauer J et al, Early nutrition and risk of Type 1 diabetes mellitus – a nationwide case-control study in preschool children, Exp Clin Endocrinol Diabetes, 2007 ; 115 (8) : 502-8
  • 10.Ganmaa D et al, The experience of Japan as a clue to the etiology of testicular and prostatic cancers, Med Hypotheses, 2003 ; 60 (5) : 724-30
  • 11. Allen NE et al, Animal foods, protein, calcium and prostate cancer risk : the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition, Br J Cancer, 2008 ; 98 (9) : 1574-81
  • 12. Aune D et al, Dairy products, calcium, and prostate cancer risk : a systematic review and meta-analysis of cohort studies, Am J Clin Nutr, 2015 Jan ; 101 (1) : 87-117 19
  • 13. Kroenke CH et al, High- and low-fat dairy intake, recurrence, and mortality after breast cancer diagnosis, J Natl Cancer Inst, 2013;105 (9) : 616-23
  • 14. Karl Michaëlsson et al, Milk intake and risk of mortality and fractures in women and men : cohort studies; BMJ, 2014; 349 : g6015
  • 15. Segall JJ, Dietary lactose as a possible risk factor for ischaemic heart disease: review of epidemiology, Int J Cardiol, 1994; 46 (3) : 197-207
  • 16. Hegsted DM, Fractures, calcium, and the modern diet, Am J Clin Nutr, 2001 Nov;74(5):571-3
  • 17. Adebamowo CA et al, High school dietary dairy intake and teenage acne, J Am Acad Dermatol, 2005 ; 52 (2) : 207-14
  • 18. Bodo C Melnik et al, The impact of cow’s milk-mediated mTORC1-signaling in the initiation and progression of prostate cancer, Nutr Metab (Lond), 2012; 9: 74
  • 19. Pediatr Int. 2010 Feb;52(1):33-8. doi: 10.1111/j.1442-200X.2009.02890.x. Epub 2009 May 22.